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BÉRÉNICE
15 novembre 2024 – 20h30 à 22h00
12€
De Jean RACINE
Adaptation & mise en scène : Olivier Jeannelle
Avec : Ibrahim Hadjaieb, Camille Petit, Olivier Jeannelle
Musicien: Aurel Garcia
Lumière & Régie générale : Clélia Tournay
Assistance à la Mise en scène: Patricia Delattre
« Arrêtons un moment »…
La pièce Bérénice commence comme ça. Comme une suspension proposée par Racine afin de mieux observer là où le monde penche… En l’occurrence, on sait très vite que Titus, nouvel Empereur de Rome, ne va pas épouser Bérénice. La question est donc moins celle l’amour, que celle de savoir comment dire la séparation, et surtout, qui va l’annoncer à Bérénice? La langue des états amoureux, se cogne ici à la raison d’État implacable de Rome : « Pas de reine étrangère ! ». Bérénice la Reine Juive de Palestine, Titus le Romain et Antiochus le Prince Arabe. Nous voilà devant une triangulation amoureuse aux contours géopolitique retors, qui continue, presque 2000 après, de jouer sa petite musique à nos oreilles éberluées.
Sur un plateau presque nu, seulement « habillé » de tapis empilés, et cerné par un éclairage diffus évoquant les moucharabiés orientaux, nous jouerons le drame dans un dispositif bi-frontal plaçant le spectateur au plus proche de l’action, lui donnant ainsi l’occasion de saisir le moindre frisson de peau, le moindre battement de cil, le moindre soupir, le moindre geste évocateur…
Tout le huis-clos se jouera là. Sans fioriture ni artifice. Nous tenterons juste d’y restituer la violence crue de ce qui se passe entre ces êtres qui, tour à tour, s’aiment, se déchirent, se désirent, se séparent, se consolent, se raisonnent, se violentent, s’aiment à nouveau, se menacent… pour enfin, après que l’hubris ait été poussée à l’excès, finissent par se parler vrai, s’écouter humblement, constatant que l’amour mis en miettes, ne se résume pas nécessairement à un champs de bataille, à une entreprise de possession et de dépossession, que le sort de l’humanité ne réside pas fatalement dans l’épanchement d’un bain de sang… Et cette sagesse nouvelle, qu’il semble, de nos jours, toujours bon de rappeler, c’est Bérénice elle-même qui la souffle à nos oreilles dans une dernière scène d’une déconcertante modernité.